Description
Des gravures populaires, connues sous le nom d’aucas ou d’aleluyas, jusqu’au premières bandes dessinées publiées dans la colonie espagnole de Cuba au milieu du XIXe siècle en passant par les séquences de dessins politiques de la presse satirique, c’est une longue tradition qui forme le socle de la très riche bande dessinée ibérique. Celle-ci a connu un essor important dans la première moitié du XXe siècle, période où la dénomination « tebeos » a été adoptée pour qualifier les revues de bande dessinée, expression dérivée du titre du magazine populaire TBO. Stoppée dans son élan par la Guerre civile, la bande dessinée espagnole ne s’est pourtant pas éteinte dans l’étouffoir de la dictature franquiste : apportant quelques couleurs dans une société appauvrie, les revues pour enfants ont prospéré dans la période d’après-guerre, en dépit de l’exil à l’étranger de nombreux artistes. C’est aussi la grande période des agences espagnoles qui inondèrent l’Europe de leurs productions bon marché. La mort de Franco, en 1975, entraîna un vigoureux renouveau du 9e art, freiné par la crise économique des années quatre-vingt-dix, lesquelles virent les jeunes créateurs se porter vers d’autres marchés, aux États-Unis et en Europe francophone notamment. Avec la fin du XXe siècle, la bande dessinée espagnole a largement pris le tournant du roman graphique. Si les problèmes structurels affectent toujours le 9e art dans la péninsule ibérique, celle-ci n’en connaît pas moins, et depuis plus de 150 ans, une effervescence créative remarquable, dont témoigne le nombre et la qualité des œuvres produites années après années.
C’est pour offrir au lecteur francophone un panorama précis et complet de quelques cent cinquante années de bande dessinée que cinq des meilleurs spécialistes ont écrit cette histoire très illustrée du 9e art espagnol.